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Le bureau d'Il Padrino-Loup Garry et Padrino.

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Le bureau d'Il Padrino-Loup Garry et Padrino.  Empty Le bureau d'Il Padrino-Loup Garry et Padrino.

Message par Il Padrino Ven 21 Oct - 21:42

(Uhu c'est le premier RP du forum eheheheh)

Accoudée à son bureau, dans la pièce sombre seulement éclairée par une lumière tamisée, Il Padrino, manches à demi retroussées, travaillait. Il s'agissait d'une petite affaire sans réelle importance, un moucheron qui gênait le rouage parfait qu'était l'organisation. Un ancien homme de main, mécontent, qui menaçait de tout raconter. Pas besoin de demander à Jägerin de s'en occuper, le premier venu fera l'affaire. Padrino haussa les épaules, peu préoccupée par le sort de l'homme. Il aurait dû savoir qu'on ne menaçait pas la KBSCC, et encore moins Il Padrino, voilà tout.

Mais ce n'était pas ce dossier futile qui causait un début de migraine à Padrino; non, c'était plutôt les bruits sur le retour de Loup-Garry, l'héritier de la Mafia Rouge, ancienne mafia russe qui revenait lentement à la surface. Disparu suite à la perte de tout ses territoires, il courrait depuis peu des rumeurs sur son grand retour. Si Padrino ne craignait en aucun cas que ce retour déstabilise grandement la KBSCC, elle avait en revanche bien peur que Jägerin ne réagisse pas aussi bien. Jägerin.. Elle connaissait Loup-Garry depuis son enfance, et Padrino se doutait bien qu'il y avait eu plus que de la simple amitié entre eux deux.
D'un geste, l'italienne enleva ses fidèles lunettes noires et se massa les tempes. Qu'allait-il se passer, quand -et c'était bien "quand" et non "si", elle le savait pertinemment- il tentera de reprendre contact avec elle? Jägerin sera-t-elle assez forte..? Padrino serra le poing. Qu'il essaye donc de la faire souffrir. Il verrait ce que la devise d'Il Padrino était à prendre au sérieux. On ne jouait pas avec la famille. Jamais.

Toute absorbée par ses pensées, Padrino avait oublié d'être sur ses gardes.
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Message par Loup-Garry Sam 22 Oct - 11:43

*Paris, non loin de l'Arc de Triomphe et des Champs Élysées. 01h03*



Ahhhh, Paris.
Capitale de l’amour, du bon vin, de la haute-couture, et du KBSCC.
Marchant au milieu d’une ruelle sordide, sa parka le protégeant de quelques gouttes de pluie automnales, Loup-Garry pensait.
La France a toujours était un de ses pays préférés, pourtant il en maîtrisait mal la langue. Il parlait russe, allemand, italien, anglais, polonais et chinois à la perfection, avait de très bonnes notions de japonais, d’espagnol et d’arabe, mais n’arrivait pas à s’exprimer parfaitement dans cette langue-ci. Tant pis. Il parlerait italien avec sa future interlocutrice.
Suivi par deux gardes-du-corps, il passa dans une ruelle encore plus étroite et les trois russes ralentirent l’allure.
D’ici quelques minutes, un peu plus loin et comme prévu, une femme de ménage sortirait pour fumer une cigarette avant de reprendre son boulot. Quand elle sortait, elle devrait fermer la porte à clé, et frapper pour que quelqu’un lui rouvre. Mais vu que le gardien de cette entrée là avait mystérieusement disparu la veille, elle serait contrainte de ne pas fermer la porte. C’était l’occasion rêvée.

Bouboule, tel était son surnom dans le game,  sortit dehors toute transpirante. Elle n’eut même pas le temps d’être surprise qu’elle s’écrasa par terre. Mais bon, elle se réveillerait d’ici une heure ou deux.
Un des deux molosses qui l’accompagnait attrapa le corps et le ramena à l’intérieur. Il ne fallait tout de même pas éveiller les soupçons, oh.
Une fois à l’intérieur, Loup-Garry se retrouva dans la buanderie.
Il devait bien l’avouer, le QG était quasi impénétrable, de base. Ça devait bien être sa seule faille, et il avait pris beaucoup de temps à la trouver. Loup-Garry se dit que si ils investissaient autant pour la sécurité extérieure, ça avait bien vouloir dire qu’on pouvait circuler librement à l’intérieur.

Tandis que ses deux gorilles resteraient planqués ici, pour que le Boss puisse se déplacer facilement, Loup-Garry monta les escaliers branlants pour arriver au premier étage. Selon les indications qu’il avait écrit sur son IPhone, c’était les bureaux réservés à l’intendance du QG, sans grande importance. et logiquement plus personne ne travaillerait à cette heure-ci.
Avec ses vêtements d’aventurier sexy, sa petite cicatrice sur la joue gauche, ses Palladium et son air déterminé, on aurait pu le confondre avec un agent de terrain si son visage n’était pas celui le plus recherché par la mafia.
Comme prévu, Loup-Garry trouva l’ascenseur central.
Et merde, il fallait une carte magnétique pour le prendre.
Pendant un instant, entendant des pas au loin, il voulut faire demi-tour. Puis le jeune mafieux repensa à cette ‘’application’’ brouilleur qu’un prodige du numérique lui avait installé sur son téléphone. Il l'activa et colla l’écran contre l’appareil. Les portes s’ouvrirent.
Pas si efficaces que ça, vos défenses, hein ?

Une fois dans l’ascenseur, il prit son revolver et le chargea, au cas où l’ascenseur s'arrêtait avant sa destination finale. Que ferait-il si il croisait sa Jägerin ? Selon ses informateurs, elle était actuellement en mission quelque part dans le sud de la France, mais étant donné qu’ils n’avaient même pas pu lui dire pour les serrures magnétiques…
Si il la voyait, il l’embrasserait. C’est tout.

Un léger ‘ding’ sonna, et les portes s’ouvrirent une fois l’ascenseur arrivé au dernier étage. À bien y réfléchir, c’était comme même un peu con de s’être fourré jusqu’ici sans toute sa clique pour le défendre. Enfin bon.
Loup-Garry s’avança et fut surpris de l’agréable chaleur de cet endroit.
La moquette rouge, un petit bar et une kitchenette au cas où quelqu’un voulait se faire une infusion. C’était assez féminin, tout ça.
Le russe poursuivit sa trajectoire. Sans tarder, après avoir vu un ‘open-space’, il arriva dans un couloir plutôt étroit et singulier. Il y était.
Le couloir des Cinq Soeurs.
Il ralentit l’allure et fit attention à ne pas faire de bruit. Derrière une porte,Loup-Garry parvenait à attendre les brides d’une conversation d’une femme au téléphone. Elle aurait été si facile à tuer, là, tout de suite. Il n'était pas là pour ça. Il reprit sa marche.
Sur les portes, il y avait des noms
Il n'avait pas prêtait attention à celui écrit sur la porte de la femme qui parlait, mais sur les autres, il y avait « Steamgirl », « Korolieva », « Jägerin ».
Pour celle-ci, il aurait bien faut un tour dans son bureau, qu’il aurait sans mal pu ouvrir à l’aide de son téléphone, pour lui écrire un ptit mot. Mais pas cette fois, ils n’avait pas le temps.
Au bout du couloir, en lettres d’or, il y avait un autre nom :
Padrino.

Un peu bêtement, il toqua, soupira et entra.
Alea jacta est.
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Message par Il Padrino Sam 22 Oct - 22:16

"Ciao, piccola lupa!" *

Une voix impertinemment affectueuse résonna dans la pièce. En une fraction de seconde, Il Padrino braqua son regard sur l'origine du bruit. L'individu, qu'elle reconnût immédiatement, ferma la porte gaiement avant de s'avancer dans la pièce. La jeune femme ne desserra pas les dents, se contentant de regarder l'énergumène froncer le nez, parcourir la pièce des yeux puis de tomber sur la réserve d'alcool, de sortir une bouteille et un verre avant de demander "Je peux en prendre?" sans attendre de réponse. Une fois le verre en main, il contempla avec satisfaction le liquide doré avant de le boire cul sec. Padrino retînt avec peine un grognement. Il fallait déguster le whisky, et non pas le boire ainsi, comme un rustre.

Lorsqu'Il Padrino était stupéfaite, ce qui en soi était un événement, elle n'adoptait pas une expression étonnée sur son visage, ne laissait pas échapper un cri et n'écarquillait pas les yeux. Non, automatiquement, son visage restait totalement impassible. À croire qu'elle avait totalement oublié ce qu'était être surprise. En réalité, si ce n'était pas exactement vrai, il y avait un peu de cela. Car Padrino visualisait dans sa tête toutes les issues, toutes les possibilités d'une situation, de telle manière que l'imprévu avait déjà été pensé. Ainsi, à peine avait-elle appris la nouvelle du retour de Loup-Garry, que, parmi des centaines de scénario, elle s'était imaginé qu'ils se rencontreraient ici même. Ce à quoi elle ne s'attendait pas, en revanche, c'était que ses lunettes ne seraient pas sur son nez, comme à son habitude, mais posées sur le bureau. Une vraie malchance; la jeune femme détestait la sensation de vulnérabilité qui l'envahissait à chaque fois que ses yeux étaient à découvert. Elle avait l'impression que ses pensées étaient à la portée de son interlocuteur. Padrino laissa échapper un regard d'envie vers la paire de lunettes en question avant de se rendre à l'évidence: les mettre maintenant enclencherait un rire sarcastique de la part de Loup-Garry. Tant pis. Elle ferrait sans.

"Bonjour."
L'intrus répondit à son salut déclamé sur un ton las par un sourire étincelant.
Padrino haussa les sourcils.
"J'espère que tu as apprécié le whisky, il coûte assez cher. Mais bon, tu le sais déjà."
Elle marqua une pause avant de continuer:
"Bon. J'imagine que tu es au courant que Jägerin n'est pas là, alors.. Qu'est ce que tu me veux?"

Il Padrino n'avait même pas remarqué qu'elle avait entamé la conversation en italien.



*"Bonjour/Salut, petite louve!"

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Message par Loup-Garry Sam 22 Oct - 23:58

Pas mal de pensées et d'observations envahirent Loup-Garry.
Primo, elle n’avait pas du tout tilté à son surnom. Fille indigne, va.
Segundo, malgré son calme apparent, le fait qu’elle soit obligée de plisser les yeux comme si il était le soleil incarné était un peu perturbant.
Il eut pitié d’elle, alors pour lui prouver qu’il venait en paix, LG attrapa la branche à demi-ouverte de ses lunettes posées sur le bureau et les lui tendit.
Elle hésita.
Il la fixa.
Elle le fixait.
Il la re-fixa.
Et elle le re-fixait.
Il la fixa encore.
Tandis qu’elle le re-fixait.
Alors Padrino en eut marre et décida de mettre ses foutues lunettes, et Loup-Garry ne put s’empêcher de rire sournoisement.
Malgré ça, la Boss s’apprêta à le remercier mais s’arrêta de suite quand elle le vit étaler ses jambes sur le bureau avant de bailler paisiblement.

L’orage gronda, et Loup-Garry le sentit vibrer jusqu’au plus profond de son âme.
Putain, qu’est ce que c’est bon.
Tous ses poils s’hérissèrent. À chaque fois ça lui rappelait cette nuit où ils s’étaient enfuis, Jägerin et lui.

Sans aucun gêne, il dévisagea Il Padrino.
Non, vraiment...
Il a beaucoup de mal à se dire qu’il était en face de sa soeur.
Chaque détail de sa peau différait de la sienne.
Son teint était vraiment, bien qu’assez clair, italien. Le sien était la pâleur incarné.
Ah, ses yeux peut-être. Oui, les yeux étaient plus ou moins similaires. La couleur des cheveux aussi. Même si Loup-Garry était le plus beau, évidement.
Vous savez, notre russe de service devine facilement à qui il s’adresse.
Et ce n’était pas très compliqué de remarquer que le costume si sobre *mais classe* de Padrino était là pour qu’elle se fasse oublier, alors que Loup-Garry se servait de ses atouts exclusivement pour intimider.
Ça devait être dû à sa timidité, ou à un esprit incroyablement machiavélique. Peut-être les deux, qui sait ?

Ce n’était pas très difficile non plus de s’apercevoir que son interlocutrice était complètement déconcertée mais qu’elle cherchait à rester neutre. LG ne pouvait pas la blâmer, passer au rayon X de son regard était une épreuve pour quiconque….

« - Et lui ? Demande en allemand une jeune fille aux yeux bridés.
Lui, il est juif, répondit Garry. Il tient une épicerie, il est pressé parce qu’il pense que sa femme le trompe avec son employé, et il voudrait pouvoir les surprendre.
Et tu crois que c’est vrai ?
Non, elle le trompe avec son frère.
Tous les deux allongés à plat ventre sur le toit d’un immeuble, ils cherchaient des yeux leur proie. C’était souvent comme ça qu’ils fonctionnaient…
»

Il divaguait.
Oui, c’était auprès de son amie que Loup-Garry avait donc aiguisé son regard.

C’était bien simple.
Padrino avait peur. Peur des gens et peur d’elle même. Alors elle voulait tout contrôler ; les autres, elle-même. Et elle y parvenait plutôt bien. Mais même en se cachant derrière un arbre, on finit toujours par recevoir une flèche.
Dans un sens, Loup-Garry faisait un peu la même chose, après tout.

Pendant une fraction de seconde, il se demanda si cette guerre était utile. Depuis quand luttons nous contre son propre sang ?
Plus il l’observait, plus il comprenait qu’elle ignorait tout de leur lien. Dommage.

"Bon. J'imagine que tu es au courant que Jägerin n'est pas là, alors.. Qu'est ce que tu me veux? »


Houla. Cette phrase s’était perdue dans le vide il y a plusieurs minutes déjà.
Dans sa contemplation de la vie et de sa soeur, il avait oublié d’y répondre.
Tel un chat, Loup-Garry s’étira et ôta ses pieds de la table, pour le plus grand bonheur de Padrino.

‘’Ce n’est effectivement pas pour elle que je suis venu, oui. Je viens en paix, je veux juste te parler. Par contre je te le dis d’emblée : j’ai un flingue dans la poche, donc non tu n’appuieras pas sur le bouton sous ton bureau pour activer l’alarme qui me déstabiliserait suffisamment longtemps pour que la sécurité arrive. Venir en paix ne veut pas dire être complètement stupide, laisse tomber cette idée foireuse.’'

Visage toujours aussi impassible.
Putain, Dieu sait qu’il était content de ne jamais s’être trouvé à coté d’elle aux repas de famille.

‘’Le monde est petit, Padrino. On fait la même chose. Pourquoi se battre, alors que c’était comme si on était de la même FAMILLEUH ?’'

Et hop, voilà un sous-entendu très subtilement placé.
Avouez le, vous aimez déjà notre jeune Loup-Garry, pas vrai ?
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Message par Il Padrino Dim 23 Oct - 2:23

Observateur, le petit.
Ce fut la première réflexion que Padrino se fit lorsque Loup Garry lui tendit ses lunettes. Même pas une pensée de soulagement ou d'agacement qu'il ait découvert si vite son léger malaise mais une sorte de constatation admiratrice. Elle n'avait aucune idée du pourquoi de cette visite mais ce qui était sûr, c'est que le russe essayera de lire sur son visage. Ce sera un duel psychologique et surtout mental. Le laisser croire à une émotion qu'on essaye de cacher, faire sembler de calculer le moindre geste, de ne rien laisser au hasard pour montrer un certain stress. Ou peut-être.. Ne pas jouer de rôle, laisser son visage ouvert aux émotions et faire en sorte que son interlocuteur pense qu'elle suit un plan: après tout, n'était-ce pas suspect? Il y avait tant de possibilités. Padrino eut un sourire intérieur. Elle allait enfin pouvoir s'amuser et déployer ses talents. Et ce petit jeu avait déjà commencé à l'instant où Loup Garry lui avait tendu ses lunettes. Si cela n'avait tenu qu'à elle, voilà longtemps qu'elles auraient retrouvé leur place habituelle, au sommet de son nez. Mais à la place, elle fixa son adversaire d'un air vaguement indécis afin de détailler son visage, car elle se doutait bien qu'une fois ses lunettes mises, avec l'obscurité de la pièce, il y avait peu de chances qu'elle y voit très bien. Ce qui l'amena à penser de trouver une raison pour enlever ses lunettes le plus vite possible, et dans la mesure du raisonnable, une raison valable. Elle ne supporterait pas le sourire goguenard de Loup Garry s'il s'en rendait compte.

Elle connaissait déjà le profil de ce dernier, grâce aux multiples photos de ses non moins multiples dossiers. Elle connaissait déjà cette stature imposante, ces yeux bleus glacés qui n'étaient pas sans rappeler les siens, cette peau pâle, ces traits changeants et cette étrange coiffure qu'était ces cheveux noirs coupés par une mèche soleil; coiffure qu'elle jugeait ridicule et de mauvais goût, en passant. Oui, elle connaissait déjà tout cela. Ce qui l'intéressait à présent c'était de voir les accents de sa voix, sa gestuelle et ses réactions, pour cerner le personnage. Exactement ce qu'il faisait à cet instant, en somme. Il fallait se battre à armes égales ou du moins, si le combat était pour plus tard, amasser les munitions.

Au bout de ce moment de prétendue hésitation, dans la logique des choses, Padrino empoigna, non sans une grande satisfaction, ses lunettes et les posa délicatement sur son nez. Et ce qui devait arriver arriva.. Elle n'y voyait, du moins pour l'instant, presque rien.
Par contre, elle entendit distinctement les pieds de Loup Garry s'écraser contre son fidèle bureau. Cet homme était vraiment sans aucune gêne.

Si les trente petites secondes de leur duel de regard avaient comptées doubles, les longues minutes qui séparaient la question de Padrino et la réponse de Loup Garry et que cette dernière avaient passées à faire un aller-retour visuel entre les pieds boueux et le regard qu'elle devinait pensif du russe, avaient chacune la valeur d'un siècle. À vrai dire, l'italienne avait même eu le temps d'élaborer la prochaine mission de Jägerin et d'établir les ordres qu'elle donnerait à la Sombra et Steamgirl. Elle commençait à penser à Korolieva lorsque la voix impertinente refit surface.
‘’Ce n’est effectivement pas pour elle que je suis venu, oui. Je viens en paix, je veux juste te parler. Par contre je te le dis d’emblée : j’ai un flingue dans la poche, donc non tu n’appuieras pas sur le bouton sous ton bureau pour activer l’alarme qui me déstabiliserait suffisamment longtemps pour que la sécurité arrive. Venir en paix ne veut pas dire être complètement stupide, laisse tomber cette idée foireuse.’'
Loup Garry marqua une pause, sembla se faire une réflection puis continua:
"Le monde est petit, Padrino. On fait la même chose. Pourquoi se battre, alors que c’était comme si on était de la même FAMILLEUH ?’'
Aussitôt, Padrino grimaça. Loup Garry avait prononcé d'une voix vrillante ce dernier mot.
A l'instar de ce dernier, Padrino prit son temps pour répondre, semblant détachée de la conversation.
"Venir me parler? Comme c'est aimable de ta part. Mais tu aurais dû me prévenir, j'aurai préparé du café. A moins que tu n'aimes pas cela? Ce qui, j'en suis désolée, entraînerait une violente dispute entre nous."
Elle n'avait pas pu s'empêcher de lancer cette remarque ironique. Ironique car le dégoût du café n'aurait pas entraîné une dispute mais la mort immédiate.
"En tout cas, merci de m'avoir rappelé ce bouton, je l'avais totalement oublié..."
Ce qui était vrai, en somme. De toute façon, Il Padrino n'avait pas l'intention d'appeler qui qui ce soit, du moment que Loup Garry ne saccage pas tout son bureau.

Padrino redevint sérieuse
"Pourquoi se battre? Bonne question, qui nous mènerait sur des chemins philosophiques.
Mais faisons nous vraiment partie de la même famille? Le loup solitaire a-t-il d'ailleurs une famille? N'a-t-il pas uniquement une meute à ses ordres?"

Elle était loin de se douter que ses paroles sonneraient bien différemment aux oreilles de Loup Garry.

Padrino se leva, et empoigna la bouteille de whisky qui avait été abandonnée sur un coin de meuble. Apres s'être servie un verre, elle remplit aussi celui du chef de la Mafia Rouge.
Elle dégusta à petites gorgées le breuvage avant de continuer:
"Mais surtout.. Y'a-t-il deux meneurs dans une meute?"
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Message par Loup-Garry Dim 23 Oct - 20:55

À vrai dire, Loup-Garry adorait lui aussi le café, et plus particulièrement son arôme. Mais cette aparté s’avérait aussi futile qu'excessive. Loup-Garry comprenait pourquoi cette jeune femme était encore célibataire.

"Pourquoi se battre? Bonne question, qui nous mènerait sur des chemins philosophiques.
Mais faisons nous vraiment partie de la même famille? Le loup solitaire a-t-il d'ailleurs une famille? N'a-t-il pas uniquement une meute à ses ordres?
»

Un point pour elle. Le coeur du russe se serra à l’évocation « du loup solitaire sans famille ». Oui, effectivement ils étaient tous morts. Salope, va.
‘’Et un patron n’a t-il pas que ses employés ? Elle est où ta famille, à toi ?’'
Cette femme l’exaspérait déjà. Non, c’était impossible. Elle ne pouvait être de son sang. Ses informateurs avaient dû se tromper.
Il refusait.
Et en bon gamin immature qu’il était, il avait détruit plusieurs objets de grande valeur chez lui lorsqu’il appris la nouvelle. Puis il commença à réfléchir.
Non seulement ça pourrait être une alliance hautement diplomatique, mais en plus, enfin, il pourrait de nouveau avoir une famille.

Mais bon, la famille était plutôt chiante, là.
Avec des gestes lent et théâtrales, Loup-Garry prit le verre posé sur le bureau et le vida par terre.
‘’Oups. Il faudra nettoyer. Tout comme il faudra nettoyer tout le sang prêt à se répandre par terre pour satisfaire nos stupides égos. Regarde, on a un point commun.’'

Encore une fois, Padrino décida de rester impassible.
Il pensait qu’elle aussi savait, sinon il ne serait pas venu pour s’entretenir sur des choses si inutiles. Après tout, qu’est ce qu’il en avait à foutre du sang prêt à couler ? Il reprendrait ce qui était sien.
Rien n’avait d’importance.
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Message par Il Padrino Lun 24 Oct - 18:34

Il Padrino sentit immédiatement qu'elle avait touché un point sensible. Le loup semblait tout à coup victime de sa solitude. Soudainement, la jeune femme commença à penser à lui non plus comme un adversaire à abattre, à un nuisible embêtant ou même à un homme sans aucune politesse mais comme un être humain. Avec, aussi étrange que cela pouvait paraître, des sentiments. Et, en imaginant le plus stupéfiant, des sentiments assez proches des siens. Solitude. Ennui. Nostalgie. Ambition. Peut-être avait-il raison? Peut-être cette future guerre était-elle stupide?

"Un patron n'a-t-il pas que des employés? Elle est où ta famille, à toi?"
Padrino serra les dents. Elle s'empêchait de trembler.
"Elle est où ta famille, à toi?"
Ma famille. Famille. Famille.
Famille. Où étaient passés les visages qui lui apparaissaient la nuit en rêve? D'où venait les voix qui résonnaient dans sa tête? Où étaient-ils partis, ces gens aux teints hâlés? Où? Où?  
"Elle est où ta famille, à toi?"
Padrino luttait. Elle ne voulait pas se rappeler. Non. Non. Non. Ce n'était pas le moment. Pas ici. Pas maintenant. Pas devant lui. Non.
"Elle est où ta famille, à toi?"
Sans qu'elle ne puisse rien faire, des souvenirs éclatèrent dans sa mémoire.

"Elle est où ta famille, à toi?"
Padrino éclate de rire. En face d'elle, son père fait une grimace. Sa mère quitte la cuisine pour lui et lui met une tape affectueuse sur la tête pour le faire s'arrêter, ce qui ne fait que redoubler l'hilarité de du jeune enfant. On l'agrippe par la manche, elle tourne la tête. Son frère lui tire la langue et la décoiffe. Padrino fait de même avec la tignasse brune, d'un air concentré. Son père éclate d'un rire tonitruant, et vient à son tour lui ébouriffer les cheveux, suivi par toute la famille.

"Elle est où ta famille, à toi?"
Padrino regarde attentivement sa mère préparer les pâtes au "cime di rape". Cette dernière fait des gestes lents, pour que sa fille comprenne bien car, comme elle le dit souvent "Tu devras les faire après, je ne pourrais pas venir te les préparer". Padrino laisse échapper un rire étouffé. Le jour où elle fera des "cime di rape" marquera la fin du monde, tant elle déteste ce plat. Sa mère, comme si elle lisait dans ses pensées, lui lance  d'une voix sérieuse mais douce: "On fait avec ce qu'on peut, cara mia." Padrino hausse les sourcils, étonnée. Ils ne manquent jamais de rien, bien qu'ils ne vivent pas dans le luxe. Dans sa naïveté d'enfant, elle imagine que cela continuerait pour toujours mais le ton de sa mère la fait s'interroger. Son visage se revêt d'une expression inquiète. La mamma sourit alors, bien qu'il reste une trace de tristesse dans ses yeux, et lui ébouriffe les cheveux. "Ne t'inquiètes pas. Regarde."
Et Padrino se concentre alors, ravalant les gouttes qui pointent au coin de ses yeux, au souvenir d'une autre main, paternelle celle-ci, sur ses cheveux. Elle regarde sa mère faire les gestes qu'elle connait déjà si bien et un sourire éclaire son visage.

"Elle est où ta famille, à toi?"
Assis sur un rocher, au milieu des oliviers et de la terre rouge, Padrino et son frère cassent des amandes. Enfin.. Padrino le fait sans grande volonté, sachant pertinemment que son aîné lui donnera, en haussant les yeux au ciel, toutes les siennes. La presque jeune fille s'assoit par terre, dos contre le rocher avec un soupir et contemple le troupeau devant elle. Les bêtes mangent les herbes qui craquellent le sol, sans distinguer les mauvaises herbes des asperges sauvages. Le regard de Padrino s'arrête sur un jeune chevreau. Il essaye vainement d'atteindre les feuilles d'un olivier, les pattes tendues à se rompre; avant d'abandonner et de se pencher vers l'herbe à ses pieds. Padrino se lève d'un bond et court, sous les yeux éberlués de son frère, vers le chevreau en criant des mots en patois pour l'arrêter. Elle s'empare victorieusement de la plante et la brandit en l'air. Le chevreau et son frère la regardent, les yeux plissés. "Cime di rape, fratello mio!" Un éclair de compréhension traverse le visage de ce dernier et sa bouche se fend en un sourire éclatant, tandis que le chevreau semble renoncer à comprendre et attaque une autre plante. Padrino a une expression amusée puis se rassoie près du rocher.
Aussitôt, l'aîné s'apprête à la décoiffer mais sa cadette esquive sa main et lui tape sur la tête avec affection. "Mais dis donc, c'est que la piccola a enfin compris mes tactiques!" la taquine-t-il.
"N'oublie pas qui te fait à manger ce soir, jeune prétentieux! Et qui t'as trouvé à manger!.." répond Padrino du tac au tac avant que sa voix ne s'éteigne.
"Et n'oublie pas qui t'as appris à faire ces pâtes..." s'était-elle dit.
En entendant la voix de sa soeur se serrer, le garçon comprend immédiatement et la prend dans ses bras sans rien dire. Des larmes s'écrasent lentement au sol. Le jeune berger resserre son étreinte, lui caresse la tête. Et sans prévenir, la décoiffe totalement. "Gagné!" lance-t-il pour détendre l'atmosphère. Avec un léger sourire, Padrino lui met un coup de coude.

"Elle est où ta famille, à toi?"
Dans le train qui la mène vers Paris, vers une nouvelle vie, Padrino pleure. Il n'y a  plus personne pour sécher ses larmes, plus personne pour la faire rire. Et il n'y aura jamais plus personne.

"Elle est où ta famille, à toi?"


Cette phrase a retentit de longues minutes auparavant. Padrino ouvre les yeux. Malgré la buée sur ses lunettes, elle contemple attentivement le tapis. Il y a une tâche par terre. Et un Loup Garry provocateur avec un verre à l'envers. Elle n'a pas suivi ce qu'il s'est passé et se moque bien que son tapis soit à jeter. Son esprit a bloqué sur le mot "famille".
"Morte." dit-elle simplement. Mais sa voix, pour la première fois depuis leur entretien, avait une note émue, et l'émotion était bien plus présente que Padrino ne l'aurait voulu. Elle tourna la tête, ne voulant voir la réaction du russe à ce sentiment qui l'avait échappé.

Elle ne rajouta rien d'autre.
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Message par Loup-Garry Jeu 27 Oct - 16:28

Assis en face d’elle, Loup-Garry peinait à suivre la lutte intérieure qui se jouait en Padrino. En réalité, il savait ce qu’elle se disait. Après tout il était venu jusqu’ici à cause de ça. Parce qu’il avait appris que tous les proches d’Il Padrino était morts. Mais dans la famille Pâtes-Bolonaises, je demande le père. Parce que le père, lui, il n'était pas mort.
Gianni était un synonyme de Vladimir. Garry en était convaincu.
Au fond, Loup-Garry comprenait tellement Padrino. Il savait ce qu’on ressentait. C'était comme si on était le dernier survivant d’une espèce, et que d’une certaine façon on était déjà condamné.
Seul au monde.
Pendant presque la moitié de sa vie, la seule relique qu’il possédait de ses ancêtres était la chevalière de son père. Il avait compris que son oncle l’aurait voulu, en lui disant que c’était un objet trop précieux pour être conservé par un morveux, qu’il en prendrait soin à sa place jusqu’à sa majorité. En réalité, si la chevalière serait tombée en la possession de son oncle, Loup-Garry aurait été forcé de s’incliner. Alors il l'avait cachée. Ce n’est que le jour où il décida enfin de buter son connard d’oncle et tous ses enfants qu’il osa la ressortir pour la porter à son doigt.
D’ailleurs, il reprit également tous les bijoux appartenants à sa mère et à toutes les femmes de sa famille, que la femme de son oncle avait jalousement gardé.

’Morte.’’ Dit-elle simplement.
‘’Voilà encore un point commun entre nous’’ répliqua ironiquement Loup-Garry.

Pendant ce court dialogue, Lg avait lui aussi baissé les yeux. Il aurait détesté voir son adversaire de toujours lâcher de lourds sanglots, même si cela l’aurait fortement étonné.
Zabroshenny
Abandonnés.
Ils étaient tous les deux abandonnés.

Une fraction de seconde en plus, et les yeux du russe se seraient eux aussi mouillés. Mais il se reprit à temps.
Non, c’était trop dur, trop lourd.
Il était venu ici enjoué, moqueur, sarcastique.
Mais l’idée de pouvoir encore avoir un membre de sa famille paternelle en vie était trop émouvante, il ne pourrait se permettre de faire la guerre ainsi avec.
‘’Cette discussion est vaine’’ soupira t-il.

Lentement, il ôta ses longues jambes du bureau et s'étira d’un air mélancolique et contrarié. Il se leva, hésita un instant, puis dans le doute, il fouilla dans sa poche droite et en tuera un collier.
C’était un pendentif assez simple. Cher, mais simple. Une chaine d’argent très pur, et un petit saphir tombait élégamment. Sa face arrière était recouverte d’une fine couche composé d’une même argent que l’était celui de la chaine, et un loup, l’emblème des Daransky, y était discrètement gravé.
Comme de l’eau, le bijou coula autour de ses doigts avant de finalement descendre jusque sur le bureau de Padrino.
Il avait appartenu à sa grand-mère. Du moins, si tout ça était vrai, à leur grand-mère.
Il avait une demi-soeur, bordel de merde.

Lou-Garry s’apprêta à partir. Il ne pourrait se résoudre à poursuivre ces recherches, mais si elle le désirait…
''Vladimir. Il s'appelait Vladimir.’'

Le Boss ne chercha même pas à connaître la réaction de Padrino, ni à lui dire au revoir, ou à s’expliquer. Il n’osait tout simplement plus la regarder en face.
À peine sortit du couloir des Cinq Soeurs, il se précipita vers les escaliers de secours, sachant très bien que sinon il serait aisé de le bloquer dans l’ascenseur. Malin, il avait commandé un jet-privé pour retourner en urgence à Moscou. Mais en réalité, une fois sorti des locaux il se dirigera vers un autre aéroport qui le conduira en Espagne, et de là il partirait pour le Maroc, où il avait un business à gérer.

L’entretien avait été court, mais intense, il s'efforça de ne pas y penser, sinon il allait commettre un meurtre.
Je vous l’avais bien dit.
Entre eux, tout n’est qu’une question de sang.
Toujours.
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